11 janvier 2016

Quand je serai mort

« Ce que je regretterai quand je serai mort ? Ne plus pouvoir me glisser au point du jour dans ta couche de silence pour me blottir tout froid contre ton chaud, m'agacer un instant du tissu qui te voile en hiver, descendre mon front le long de ton dos en comptant tes vertèbres, poser ma buée sur tes reins, mes lèvres sur une fesse et sa jumelle, humer l'anneau brun et, du bout de la langue, goûter ce puits de femme de tête d’où s’éclaire ma nuit, m'agripper soudain au pilier d'une cuisse comme un naufragé à sa bouée, saisir d’une main ta cheville si délicate et de l’autre dessiner d’un doigt la plante de ton pied en pensant que je caresse chacun de tes organes, intestins, rate et foie, poumons et cœur, que je suis en toi où je remonte, plus intérieur que si je te pénétrais. A quoi je me résous parfois, ma levrette, pour saigner l'excès de mon attente.

  Quand je serai mort et que tes mots seuls te tireront du sommeil, je ne suis pas sûr que tu regretteras ces matins-là dans les brumes de ton réveil. Je crois plutôt que tu cesseras peu à peu d’appréhender mon retour intime, affranchie de mon poids de chair tendue vers toi, délivrée de mes explorations inutiles et de mes petites dévorations, libérée de ce drôle de Sisyphe qui roulait de bas en haut et de haut en bas, sans jamais se lasser, son désir muet sur tes os. »


L'omelette du parti Renaissance

 Avec ce tract pondu cette nuit à 2 h 39 dans les boîtes à lettres électroniques, les équipes du parti Renaissance ont atteint ce qu'on ...