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06 août 2020

La grâce et le regret



Prière en famille

Hier, après avoir arrosé – parcimonieusement - le jardin, j’ai rejoint H. à Saint-Aignan, un peu en retard pour l’adoration du mercredi soir. Il y avait un tas de vélos à l’entrée et, à l’intérieur, un couple avec ses enfants – j’en ai compté cinq, six ? – qui récitaient le chapelet, les uns à genoux les autres assis ou dans le giron maternel. On en était aux deux derniers mystères glorieux du Rosaire, l’Assomption de Marie et le couronnement de la Vierge, commentés brièvement par le père. Quelques paroles voussoyantes venaient de loin, « Notre Père qui êtes aux cieux… », des « ainsi soit-il » à la place des « amen » et toutes ces voix juvéniles lançaient à tour de rôle les « Je vous salue Marie », voix de petite fille ou de plus grands garçons. Après la deuxième dizaine, ils sont repartis et se sont égayés dehors en criant et riant comme une volée de moineaux, nous laissant tous les deux en silence devant l’ostensoir. Ils m’avaient donné, avec cette prière du soir familiale au pied du Saint-Sacrement, dans l’intimité nullement intimidée d’une église, une leçon simple d’éducation chrétienne que mes propres enfants n’ont jamais reçue de moi.
Je les ai recroisés ce matin, ils roulaient le long de la Loire, vers l'Ouest...


PS (15/7/2022) : Deux ans après, Bertrand m'interroge sur ce qui séparait pour moi ces "ainsi soit-il" de nos "amen". Je lui réponds : "Voussoyer Dieu dans le Notre Père et conclure par des Ainsi soit-il  au lieu d'Amen, cela m'avait renvoyé, je crois, au temps de mon enfance préconciliaire et il y avait en moi un mélange de nostalgie, d'envie et d'irritation devant ces jeunes qui auraient pu être mes enfants et mes petits-enfants et qui refusaient, implicitement ou non, à travers le choix des mots, les avancées de Vatican II, tout en faisant preuve d'une authentique piété familiale, bouleversante à cet instant pour moi."

 

01 septembre 2015

La famille chrétienne n'existe pas

Pour désenchaîner Éros



Sous ce titre provocateur choisi par son éditeur (Albin Michel), André Paul passe la première session du Synode sur la famille (qui s’est tenue en octobre 2014) au crible des thèses qu’il a soutenues dans son livre précédent, Éros enchaîné, qui inventoriait les « maladies religieuses du sexe » et établissait leurs origines, au terme d’une enquête historique rigoureuse. Se livrant cette fois à un examen aussi serré des éléments de langage produits par le Vatican pendant et après l’assemblée des évêques, il montre que toutes les « ouvertures » manifestées dans le rapport provisoire ont été refermées dans la Relatio Synodi finale et il explique pourquoi. A la veille du second round qui se déroulera en octobre 2015, son livre souligne la distance qui sépare toujours, et de plus en plus, les documents du Magistère de l’Église, de Pie XI à Benoît XVI, de ce qu’il nomme la « société réelle » contemporaine, celle du démariage, selon l’appellation proposée par Irène Théry. Il analyse, à l’aune de l’histoire des idées qu’il avait brossée dans Éros enchaîné, la pertinence des cadenas posés par les papes du XXème siècle sur l’exercice de la sexualité humaine et notamment le plaisir, qui semble être le véritable « point aveugle » de leurs réflexions : procréationnisme hérité des Pythagoriciens via les deux Alexandrins, Philon le Juif et Clément le chrétien, interdiction de la contraception moderne, culpabilisation des divorcés-remariés, condamnation des « actes de l’homosexualité intrinsèquement désordonnés » (selon le § 2357 du Catéchisme de l’Église catholique de 1992), sont examinés de façon critique et argumentée.


A l’emploi un peu dégoulinant du mot « miséricorde » - non pas celle vivifiante et réellement cordiale de Dieu mais celle, mortifère, d’hommes hors du monde penchés sur de pauvres pécheurs – André Paul suggère de substituer sur toutes ces questions « l’empathie évangélique », dont son ouvrage livre en conclusion, avec les voies et les moyens qu'elle pourrait emprunter, l’esprit même. Comme il y a urgence, l’auteur s’engage dans cette croisade d’idées avec toute la force de son savoir et la verve de son style volontiers polémique. L'Église saura-t-elle répondre "au défi de la société réelle", sous-titre de son livre ? A l’instar de beaucoup de « catholiques d’ouverture », Paul observe les paroles et les gestes du pape François, espérant que celui-ci puisse apposer sa marque progressiste sur l’Exhortation apostolique qui conclura le Synode d’octobre prochain. Mais sans illusion.


L'omelette du parti Renaissance

 Avec ce tract pondu cette nuit à 2 h 39 dans les boîtes à lettres électroniques, les équipes du parti Renaissance ont atteint ce qu'on ...