CIRCENSES ET... PANEM
C'est l'heure. La trêve est finie. Après les jeux, le pain. Il va falloir sortir du frigo olympique les résultats du scrutin de juin. Lucie Castets, 37 ans, haute-fonctionnaire tout droit extraite de la vie municipale parisienne, est prête à l'ouvrir, la main sur la porte. Par quelques déplacements en province (Lille, La Chapelle-Saint-Mesmin...) elle a commencé d'accréditer sa stature de "première ministrable".
Dans l'interview du chef de l'État, le 23 juillet, qui a suivi d'une heure à peine sa désignation par le Nouveau Front populaire comme candidate au poste de Première ministre, le président de la République émettait le voeu que le front républicain qui avait écarté le RN du pouvoir soit aussi celui qui gouverne. La question qui demeure pendante est : le Nouveau Front populaire d'opposition est-il soluble dans un front républicain de gouvernement ? Emmanuel Macron appelait de ses voeux des compromis qu'il a pourtant écrasés dans l'oeuf depuis deux ans à coups de 49.3. Ces compromis peuvent-ils maintenant surgir de terre ? Ceux qui se sont unis contre, peuvent-ils se réunir pour ? Lucie Castets pourrait-elle faire entrer des ministres centristes, macronistes, voire LR dans son gouvernement ? Elle n'y semble pas disposée a priori. C'est sur la "proposition du Premier ministre" que le président "nomme les autres membres du Gouvernement". Dans la pratique de la Ve République, il ne n'apparaît pas qu'un Premier ministre ait jamais pu imposer un ministre contre l'avis du Président.
Reste que s'il n'admettait pas que les résultats des élections législatives doivent ouvrir une période de cohabitation, comme il y en a déjà eu sous la Vème République, au prétexte qu'aucun des trois "blocs" n'a à lui seul la majorité à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron commettrait sans doute une faute politique aux conséquences imprévisibles.
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